La bataille de Bizerte : 21-23 juillet 1961

L’ordre de Bataille et possibilités d’action adverses

à la veille de l’ouverture des Hostilités

 

1-      L’armée tunisienne dispose des forces suivantes :

          12 Bataillons d’infanterie (dont 3 sont au Congo) sensiblement organisés sur le type inf. 107.

          1 Groupe d’artillerie à 950 hommes possédant 12 105 HM2, 4 105 LFH, 16 pièces de 17 livres anti-chars.

          1 Groupe de transport du train et 1 bataillon de transmissions.

          1 Escadron mixte d’ABC à 450 hommes armant 5 chars M24, 5 obusiers M8, 14 AFI et 22 half-tracks.

          Des éléments de service, d’une façon générale peu efficaces et manquant de moyens.

2-      La marine et l’année de l’air tunisienne sont en cours de création, elle n’ont pour l’instant qu’une valeur symbolique.

3-      Le haut commandement de l’année tunisienne composé de vieux officiers n’ayant eu qu’une formation militaire sommaire n’est pas à la hauteur de sa tâche. L’état -Major, par contre, dispose de quelques officiers de réelle valeur, mais cependant incapables d’imposer leur point de vue aussi bien au commandant en chef qu’au secrétaire d’état à la défense Nationale. De plus, ils n’ont aucune expérience pratique du combat.

Les différentes formations sont presque toujours très nettement sous encadrées en officiers et en sous-officiers, dépassés par les tâches administratives qui leur incombent, les jeunes officiers n’ont pas le temps matériel de se consacrer à l’instruction de la troupe. Celle-ci est confiée aux sous-officiers.

4-      La troupe est composée pour la plus grande part d’appelés et pour le reliquat d’engagés et de rengagés. En raison de son recrutement à base de fellahs, elle n’a que peu de valeur, car son ancienneté en service n’est pas assez grande et son instruction est mal faite. La troupe a cependant les qualités de rusticité foncière du Tunisien.

5-      Le matériel est abondant et de bonne qualité. L’armement est d’origine française, anglaise, américaine et yougoslave. Les munitions sont largement approvisionnées. Le matériel de transmissions est moderne et de très bonne qualité. Le matériel auto est lui aussi de fabrication récente et provient des livraisons américaines et d’achats effectués en Allemagne et en France. Par contre le service du matériel est largement débordé par l’entretien et la réparation. Dans les corps eux-mêmes l’entretien du matériel laisse généralement à désirer par suite du manque de surveillance et de l’absence de personnel qualifié.

6-      Le 18 Juillet, d’après les informations en notre possession, l’ordre de bataille des forces tunisiennes dans la zone de BIZERTE est le suivant :

*  à BIZERTE et aux alentours immédiats de la base :

          Le 5° bataillon d’infanterie (moins 2 compagnies)

          La B.C.S et une batterie du Groupe d’artillerie

          3 compagnies de marches venues de TUNIS

          1 compagnie du 7ème bataillon.

* à MENZEL BOURGUIBA:

          1  compagnie du 5ème bataillon

          1 compagnie du 7ème bataillon

* à MENZEL DJEMIL :

          1 compagnie du 5ème bataillon

          2 compagnies dmu marche.

* à MEDJEZ EL BAB (à 2 heures de BIZERTE)

          le 6° bataillon d’infanterie renforcé d’éléments du 3° bataillon.

          Le 7° bataillon (moins 2 compagnies)

          3 batteries du groupe d’artillerie

          1 bataillon de réserve en cours de formation.

7-      Par ailleurs ont été progressivement acheminés vers BIZERTE ou MENZEL BOURGUIBA au cours des jours précédents, environ :

          6.000 volontaires appartenant au Jeunesses Destouriennes sur les quels 1.000 ont reçu des armes. Ces « civils militarisés » viennent de toutes les régions de la Tunisie, « chauffés à blanc » en vue de chasser les Français de BIZERTE.

          200 gardes nationaux, pour la plupart anciens fellagahs, susceptibles de constituer des commandos de choc.

8-      Dès le 6 Juillet des chômeurs des chantiers de travail ont commencé à creuser des tranchées à proximité des installations militaires française de la base particulièrement aux alentours du terrain d’aviation de SIDI AHMED et du parking de l’oued Merazig. Plusieurs centaines de travailleurs participant à ces travaux. A partir du 15 Juillet de nouveaux chantiers s’ouvrent où ultérieurement des barrages seront mis en place, des tranchées sont creusées et des épaulements d’arme automatiques aménagés.

9-      Avec les moyens ci-dessus, le commandement tunisien, qui dispose de l’initiative, est en mesure :

          de réaliser un blocus serré de la base

          de créer n’importe quel incident sanglant

          de submerger, à son choix, l’une quelconque de nos enceintes

          d’infliger de sévères destructions aux installations, comme aux moyens de la base.

 

FACTEURS FAVORABLES ET DEFAVORABLES

 

DE LA SITUATION

 

1-      Les effectifs et moyens de toute nature à la disposition du commandement supérieur de la base, pour assurer sa défense, peuvent paraître important.

En fait, comme il est facile de le constater en passant en revue les facteurs favorables et défavorables de la situation, la partie est loin d’être jouée à l’aube du 19 Juillet.

2-      Facteurs défavorables :

a)      inhérents à la base :

          installations réparties entre de multiples enceintes difficilement défendables et souvent dangereusement implantées à l’intérieur de ces enceintes (ex : front terrestre à défendre 50kms – voie ferrée « Tunis – BIZERTE » appartenant à la SMCFT traversant la base de SIDI AHMED – P.C. de commandement et de transmissions à portée de grenades de l’adversaire).

          Extrême sensibilité de ses accès : les collines dominant le terrain d’aviation et les rives du goulet ne sont pas sous notre contrôle. le terrain de SIDI AHMED est d’entrée de jeu sous le feu de l’ennemi.

          Organisations défensives faibles : essentiellement des réseaux de barbelés, quelques champs de mines éclairantes, des blockhaus constitués avec des sacs de terre.

b)     Valeur des troupes :

          les unités opérationnelles sont peu nombreuses (2.000 hommes au plus) encore la quasi-totalité n’est pas aguerrie et n’a jamais vu le feu. Leur instruction, à l’intérieur d’enceintes, n’a pu se faire dans des conditions favorables.

          Les unités de marche qui les complètent (de l’ordre de 1.500 hommes) sont constituées par des personnels à vocation technique ou administrative, sans formation militaire sérieuse, tout juste capables de remplir des missions statiques.

c)      D’origine politique :

– le souci constant d’éviter tout acte qui pourrait être interprété comme une provocation a contraint le commandement à laisser les « mains libres » aux tunisiens en dehors des enceintes. Ceux-ci ont pu s’organiser à loisir, creuser des tranchées et mettre des pièces en batterie à proximité immédiate de nos barbelés, construire des barrages à tous les carrefours, mettre en place un dispositif susceptible de tronçonner la zone Suden trois et de bloquer toutes nos enceintes en quelques instants.

d)     D’ordre psychologique :

          présence de nombreuses familles en territoire Tunisien, en particulier à BIZERTE et Sidi Abdallah.

          Incertitude des intentions adverses à leur égard. Inquiétude sur les risques courus en cas de combat.

3-      Facteurs favorables

Le meilleur parti possible a été tiré de ce qui existait, en particulier :

          Le plan de défense est à jour : il a été expérimenté au cours d’un grand exercice de cadres le 30 Juin.

          Les réseaux de transmissions sont nombreux et bien adaptés aux besoins.

          Les moyens de transport sont importants et variés.

4-      Mais il est certain que les cartes maîtresses de la défense sont la qualité et l’importance :

          des moyens aériens à la disposition du commandement de la base, sont l’efficacité serait toutefois réduite dans le cas où le terrain de SIDI AHMED cesserait d’être utilisable du fait de l’ennemi.

          Des renforts terrestres prévus pour acheminés vers BIZERTE, dans la mesure où des considérations politiques ou techniques ne conduiraient pas à ajourner outre mesure leur acheminement.

 

Chronologie succincte des principaux événements survenus

 

sur le plan local avant l’ouverture des hostilités

 

          Première quinzaine de Juin : des rumeurs incontrôlées commencent à courir concernant une prochaine relance possible de la bataille de l’évacuation de BIZERTE.

          Ces rumeurs trouvent apparemment leur fondement dans la situation difficile dans laquelle risque de se trouver prochainement Bourguiba : mauvaise récolte, conflit avec le F.L.N., position en « porte à faux » dans le monde arabe etc…

          13 Juin : premier incident à SIDI AHMED où se poursuivent, en extrémité de piste depuis le 15 Avril, des travaux dont le détail a été porté à la connaissance du Gouverneur de BIZERTE par une lettre officielle du 4 Mai.

          Des gardes nationaux menacent d’ouvrir le feu sur des ouvriers tunisiens participant à ces travaux, accusés de s’approcher trop près du réseau de barbelés couvrant la base dans l’axe de la piste.

          15 Juin : deuxième incident à SIDI AHMED. Les ouvriers tunisiens ayant été remplacés pour l’exécution des travaux par des militaires sans armes, une section de la garde nationale prend position sur la route qui borde la base en extrémité de piste et somme les militaires de s’éloigner sous menace d’ouvrir le feu.  

          Au cours des jours suivants, des militaires se rendant à TUNIS en permission régulière sont avisés que très prochainement aucun militaire ne sera autorisé à franchir les limites du gouvernorat de BIZERTE sans un laissez-passer signé du gouverneur.

          22 Juin : premier incident au NADOR : des militaires français effectuant un exercice de routine sur le terrain militaire du NADOR sont invités par la garde nationale, sous menace d’ouvrir le feu à quitter les lieux.

          24 Juin : la menace concernant l’interdiction de sortir des limites du gouvernorat sans autorisation du Gouverneur se concrétise : L’Amiral se rendant à TUNIS est lui-même refoulé vers BIZERTE.

          26 Juin : L’Amiral ayant proposé au Gouverneur de se « mettre d’accord » avec lui sur les suites à donner au malentendu survenu à SIDI AHMED, celui-ci répond qu’il « n’entent pas s’opposer à quelques travaux que ce soient pourvu qu’ils soient entrepris à l’intérieur de la base ».

          28 Juin : deuxième incident au NADOR, analogue à celui du 22 Juin, mais à la suite de discussions sur place un officier de la garde nationale reconnaît notre bon droit et l’exercice peut être repris.

          Le secrétaire d’état à la défense reçoit notre ministre à TUNIS  et soulève sur un ton parfois violent « l’ensemble des problèmes de la base stratégique » en prenant prétexte  de l’exécution des travaux en cours à SIDI AHMED qui violent selon lui le statu que.

          A la suite de cet entretien, sur la demande de notre ministre à TUNIS, L’Amiral suspend l’exécution de tous les travaux en cours à SIDI AHMED.

          29 Juin : les tunisiens entreprennent la construction d’un mur en pier…..à la limite des barbelés dans l’axe de la piste de SIDI AHMED.

          30 Juin : le Gouverneur proteste contre les survols de BIZERTE à basse altitude « qui mettent en émoi la population ».

          1er Juillet : le Gouverneur interdit aux entreprises privées de continuer à travailler pour la base.

          3 Juillet : le secrétaire d’état à la défense visite BIZERTE et MENZEL BOURGUIBA accompagné d’une nombreuse suite ; il se rend dans les casernes ; va examiner le « mur » construit dans l’axe de la piste ; se fait applaudir par les militants du « Destour » qui scandent : « évacuation des armes ».

          4 Juillet : ……………………défense reçoit notre ministre à Tunis et lui déclare avec solennité que ………….plus longtemps d’ouvrir un dialogue sur le fond du problème de BIZERTE, nous allions à une crise d’une extrême gravité

          1.500 « Volontaires tunisiens » commencent à creuser des tranchées à quelques mètres de nos barbelés le long de la route qui suit la limite ouest de la base de SIDI AHMED.

          L’Amiral décide de réduire le nombre des permissionnaires pour renforcer discrètement la garde et la surveillance des installations de la base.

          5 Juillet : la section du NEO-DESTOUR de BIZERTE appelle « les hommes, femmes vieillards et enfants à se lever d’un seul bloc pour participer à la lutte pour l’évacuation ».

          6 Juillet : manifestations dans BIZERTE pour « réclamer l’évacuation », groupant quelques 4.000 personnes acheminées pour la plupart par cars des environs. Aucun incident. Les manifestants manquent indiscutablement d’enthousiasme.

          7 Juillet : nombreux mouvements de troupes tunisiennes au alentours des divers ouvrages de la base.

          L’Amiral décide de consigner les deux tiers des effectifs, de faire prendre leur commandement aux commandants désignés des zones et sous zones et de mettre la base en état de supporter sur le plan logistique un « siège » de longue durée.

          Le chef de cabinet de Bourguiba remet au général de Gaulle une lettre personnelle de Bourguiba.

          8 Juillet : le creusement des tranchées autour de la base se poursuit. L’armée tunisienne met ouvertement en batterie un mortier à proximité de la gare de SIDI AHMED.

          9 Juillet : manifestations dans BIZERTE groupant quelques 6.000 personnes venues pour la plupart, comme le 6 Juillet, de l’extérieur. 400 se montrent « excités », le reste suit sans passion.

          L’Amiral demande l’envoi d’avions de reconnaissance et sur préavis celui d’hélicoptères.

          10 Juillet : le Gouverneur fait part à L’Amiral de l’arrivée prochaine à BIZERTE de « Jeunesses destouriennes » venant de toutes les régions de TUNISIE et lui demande pour éviter tout incident, de prohiber le port de l’uniforme jusqu’à nouvel ordre à BIZERTE, L’Amiral refuse de s’engager pour une longue murée.

          Dans l’après midi, par le train, par la route , à pied, en camions, en cars, …………………………………………….destouriennes ».

          Dans le même temps, l’armée tunisienne poursuit le « marquage de nos positions » ; les hôpitaux ainsi que les cliniques de BIZERTE sont évacués par ordre du Gouverneur qui demande à la population de « donner généreusement son sang » pour soigner les futurs blessés de la bataille de BIZERTE.

          « L’envahissement » de BIZERTE se poursuivant dans une atmosphère de plus en plus belliqueuse, L’Amiral décide à 21 heures, de faire rallier tous les personnels et de placer la base dans le stade de vigilance défini dans le plan de défense de la base.

          12 Juillet : au matin les « jeunesses destouriennes » qui ont passé la nuit dans les casernes de BIZERTE sont de l’ordre de 4.000.

          les manoeuvres effectuées à Kasserine par des éléments de l’armée tunisienne étant terminées, il apparaît que celle-ci est en état de rassembler, en une nuit, de l’ordre de 6.000 hommes aux bords de la base, autour de laquelle les travaux d’aménagement du terrain, commencés le 4 Juillet, se poursuivent activement.

          Estimant que la base commence à courir un danger certain, L’Amiral demande l’envoi en renfort d’un régiment de parachutistes et la mise à sa disposition d’un porte-avions.

          12 Juillet : les jeunesses destouriennes qui paraissent subir un entraînement militaire sont de l’ordre de 4.500.

          dans l’après midi, sur ordre du Premier ministre, L’Amiral remet au Gouverneur une lettre l’avertissant « qu’il ne saurait rester passif dans le cas où une action de force serait tentée contre la base ».

          Vers 17 heures deux groupes de jeunesses destouriennes, l’un d’environ 1.000 manifestants, l’autre de 1.500 défilent le long  de nos barbelés, en scandant des slogans.

          La tension croît. L’Amiral rend compte « qu’étant donné la surexcitation dans laquelle se trouvent les jeunesses  destouriennes qui affluent à BIZERTE, des opérations très sérieuses, comportant l’emploi des armes, lui paraissent inévitables à bref délai, dans le cas où aucune négociation n’aurait lieu ».

          A 20 heures, L’Amiral décide de mettre sur pied toutes les unités de défense prévues à l’alerte.

          13 Juillet : notre attaché militaire à TUNIS rend compte qu’à son avis « les préparatifs tunisiens pour la bataille de BIZERTE sont vraisemblablement terminée et que sauf éléments nouveaux des incidents graves sont à prévoir ».

          les jeunesses destouriennes sont au moins 5.000 ; les travaux d’organisation du terrain se poursuivent ; l’atmosphère est de plus en plus lourde.

          Dans l’après-midi, notre ministre à TUNIS remet au secrétaire de la défense une « communication » destinée à N. Bourguiba, en réponse à la lettre que celui-ci  a fait remettre au général de GAULLE par son chef de cabinet le 7 Juillet.

          A minuit, l’armée tunisienne est mise en état d’alerte renforcée.

          14 Juillet : L’Amiral rend compte :

          que les Tunisiennes sont prêts à passer à l’action progressivement ou brutalement.

          Que la situation est foncièrement différente de celle de février 1960.

          Qu’à son avis Bourguiba ne peut absolument plus « reculer » si une satisfaction, qui lui permette de sauver la face, ne lui est pas donnée.

          Dans l’après midi, sur la demande du gouvernement Tunisien, l’aviso Tunisien « DESTOUR », en réparation dans l’arsenal, est remarqué dans le port de commerce.

          15 Juillet : L’Amiral estimant qu’il existe un risque de guerre à proche échéance entre la France et la Tunisie, décide d’envoyer à PARIS le contre Amiral PICARD DESTELAN, major général et commandant en second de la base, « pour envisager les dispositions à prendre ».

          dans la matinée, notre ministre à Tunis est convoqué par le secrétaire d’état à la défense qui proteste contre des provocations imaginaires de nos troupes à BIZERTE, puis attire son attention sur la gravité de la situation.

          Le capitaine de vaisseau LANDRIN de l’état Major particulier du premier  ministre vient faire une courte mission d’information à BIZERTE où il constate la parfaite identité de vue de toutes les autorités diplomatiques ou militaires sur place, concernant la gravité de la situation.

          A 20 heures, L’Amiral…………fins utiles, qu’on cas de crise ouverte, les …………………susceptibles d’être mises à sa disposition sont :

          Le 2ème R.P.I. Ma et une section du Génie 1er échelon en alerte à 7 heures à BLIDA – 2ème échelon en alerte à 12 heures à BOSSUET,

          Le 3ème R.P.I Ma en alerte à 24 heures à ZERALDA

          Le 3ème R.E.I et 2 escadrons du 8ème Hussards en alerte à BONE et MEDEA, à transporter par mer.

          16 Juillet : L’Amiral …………….., chef d’état Major de la défense nationale et le colonel ………….., appelé à exercer le commandement des forces terrestres de renfort, effectuent une mission de liaison et d’information à BIZERTE au cours de laquelle ils rencontrent chez L’Amiral des représentants de l’ambassade. La parfaite identité de vue de toutes les autorités locales est à nouveau confirmée.

          Dans la matinée,  manifestation à BIZERTE analogue aux précédentes. 6.000 destouriens « chauffes à blanc » sont désormais cantonnés dans les casernes à BIZERTE et au SAROUR, tandis que l’armée Tunisienne dispose en plus des éléments qui marquent la base à MEDJEZ EL BAB, c'est-à-dire à deux heures de BIZERTE, d’un groupement d’intervention comprenant 4 bataillons, un groupe d’artillerie et des éléments blindés.

          Notre ministre à TUNIS, effectue sur ordre du gouvernement une nouvelle démarche auprès du secrétaire de la défense, celui-ci après avoir pris l’avis de BOURGUIBA, fait connaître que cette démarche n’apporte pas d’éléments suffisants pour modifier le programme arrêté par le gouvernement Tunisien.

          17 Juillet : Arrivée à 7 heures du premier renfort mis à la disposition de L’Amiral : une section du génie pour parfaire l’aménagement des installations défensives de la base

          le 2ème R.P.I Ma est mis en alerte à 1 heure à partir du même moment.

          Dans la matinée BOURGUIBA prononce devant l’assemblée nationale Tunisienne un discours dans lequel il annonce :

          Que la Tunisie reprendra à partir du 19 Juillet 00 h. 00 la lutte avec les procédés  qui avaient été mis en œuvre, jusqu’au 17  Juin 1958, après l’incident de SAKIET.

          Que des patrouilles tunisiennes seront envoyées vers GAARET EL HAMEL pour planter le drapeau tunisien sur la borne 233.

          L’Amiral PICARD DESTERAN revient de sa mission à Paris.

          18 Juillet : Autour de la base, dès la première heure, importants mouvements de troupes tunisiennes, des tranchées, des trous d’hommes, des postes de tir et des barrages à tous les carrefours importants sont aménagés de plus en plus fébrilement ; la circulation reste libre, mis sévèrement contrôlée.

          Nouvelle démarche de « mise en garde » de notre ministre à TUNIS auprès du secrétaire à la …………..qui reçoit le même accueil que la précédente.

          L’Amiral est informé :

a)      qu’à partir du lendemain un task groupe (253-2) composé du croiseur de GRASSE et des escorteurs CHEVALIER PAUL et LA BOURDONNAIS, croisera à sa disposition au large de BIZERTE ainsi que le P.A. ARROMANCHES.

b)      Que le 2ème R.P.I. Ma et le 3ème R.P.I.Ma susceptibles d’être parachutés ou aérotransportés sont en alerte, respectivement à 6 heures à BLIDA et 12 heures à SIDI FERRUCH, ainsi que le commandant et l’état Major de la 2ème Brigade.

c)      Que le 3ème R.E.I et 2 escadrons du 8ème Hussard se tiennent prêts à BONE et rallier BIZERTE par voie maritime.

En fin de soirée, il est clair que les dés de fer sont à la veille d’être jetés.

 

LA JOURNEE DU 19 JUILLET

 

 

1-      Le sursis qu’avait bien voulu nous accorder le président BOURGUIBA expirant à 00h. 00, il était à prévoir qu’à partir de cet instant les dispositions commenceraient à être prises par les autorités tunisiennes pour asphyxier progressivement la base.

2-      En fait, dès le début de la nuit, les Tunisiens déploient une activité fébrile pour achever les barrages et mettre en place les postes de contrôle destinés à interdire toute circulation entre les enceintes militaires.

Au jour, des camions apportent des blocs de pierre pour élever des barrages, d’un mètre cinquante de hauteur sur un de largeur, principalement à MENZEL ABDERRAHMANE, au carrefour du R’HEL, à ZARZOUNA, à la porte de MATEUR, sur la route côtière à hauteur du Cap BIZERTE et autour de SIDI ABDALLAH.

Ces barrages sont prolongés par des tranchées creusées sur les bas-côtés des routes et sont tenus par des groupes de 20 à 50 hommes armés (policiers, Gardes Nationaux, soldats réguliers, « volontaires » civils)

3-      Au cours de la nuit, huit véhicules militaires français sont saisis aux postes ou aux barrages, tandis que les personnels qui étaient à bord sont emprisonnés ; une ambulance transportant deux malades graves de SIDI AHMED à l’Hôpital de SIDI ABDALLAH est refoulée. En fin de matinée, 30 militaires des 3 armes et 22 civils appartenant au personnel des forces armées auront été emprisonnés pour être internés ensuite au camp de Sousse.

Les employés civils sont empêchés de se rendre à leur travail sur les installations de la zone Nord ; les ouvriers de l’arsenal de SIDI ABDALLAH peuvent seuls passer librement.

4-      Pendant ce temps, l’armée Tunisienne qui « marquait » nos installations depuis plusieurs jours, par la mise en place discrète et camouflée, mais à bonne distance, de plusieurs de ses unités, prend ses positions de combat en occupant les tranchées creusées sans arrêt depuis le 5 Juillet et en mettant en batterie des armes lourdes, des pièces d’artillerie et des pièces antichars.

5-      L’Amiral rend compte de cette situation au gouvernement et demande à notre ministre à TUNIS d’attirer l’attention des autorités tunisiennes sur les conséquences extrêmement graves qu’aurait un blocus de l’hôpital de SIDI ABDALLAH.

Il semble que les Tunisiens, contrairement à ce qui avait été fait à SAKIET et annoncé par BOURGUIBA, veulent, en multipliant les provocations de toutes natures, « battre le fer tant qu’il est chaud », brutalement sans aucune progressivité.

6-      Réalisant la grave menace qui pèse sur la base, le gouvernement français décide :

          à 10 h. 30 de ramener le délai d’alerte du 2ème R.P.I.Ma à 1 heure (message 471 d’E.N.G./D.N.)

          à 11 h . 12, de maintenir le groupe CCLBERT qui venait d’être relevé par le groupe DE GRASSE, sous les ordres de CONSTRABI.

          A 11 h. 14, de placer l’ARROMANCHES sous les ordres de CONSTRABI.

          A 11 h.50, d’ordonner l’acheminement vers BIZERTE dans les meilleurs délais du 2ème R.P.I Ma (message 475 d’E.N.G./D.H.)

7-      L’Amiral, à 14 h.00, prescrit au groupe COLBERT DE GRASSE (CTG. 253-1 et -2) ainsi qu’à l’ARROMANCHES de faire route de façon à croiser à partir de 17 h.00 à la limite des eaux territoriales « sans prendre allure ……… »

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………d’après midi, un ordre d’opération est établi et diffusé sous le numéro 46 CBSE/3.

L’opération prévue, qui reçoit l’appellation conventionnelle « BOULE –DOGUE » repose sur l’idée de manœuvre suivante :

          si aucun dispositif adverse menaçant directement la piste de SIDI AHMED n’est mise en place, éviter de donner l’alerte par des mesures indiscrètes avant l’heure d’arrivée des paras au dessus de la piste.

          A partir de l’heure à être en mesure de résister à toute attaque et de neutraliser toute arme lourde tirant sur le terrain ou sur les avions.

          Utiliser éventuellement les premiers renforts débarqués ou parachutés pour renforcer la défense du terrain.

Aux fins ci-dessus, il est prévu qu’à partir de 30 minutes avant l’heure A :

          Un hélicoptère de reconnaissance ainsi qu’une patrouille de corsairs seront en vol au dessus de SIDI AHMED.

          Deux mistrals seront au sol en alerte renforcée et tout avion disponible en alerte à temps.

          La batterie de 105 de KAROUBA se tiendra prête à intervenir.

8-      Prenant pour prétexte l’annonce de l’envoi de renforts faite par le ministre de l’Information français, le gouvernement Tunisien fait diffuser à 14 heures par radio la note suivante :

« Le survol de la région de BIZERTE et du Sud Tunisien à partir de GABES est interdit à tout aéronef. Il est précisé que cette mesure vise tout particulièrement les avions militaires français qui de l’aveu du ministre français de l’Information  ont opéré et opéreront encore des transports de parachutistes à la base de BIZERTE. Les forces tunisiennes ont reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur tout avion militaire français violant l’espace aérien tunisien ».

De fait, à 15 heures 25 (locales) un hélicoptère Alouette assurant un transport de documents entre SIDI AHMED et le fort du KEBIR, est pris à partie par des armes automatiques tunisiennes.

9-      Des renseignements arrivent peu après confirmant :

          la mise en batterie :

          d’un canon antichar de 77 et d’une mitrailleuse lourde à environ 300 m. de l’extrémité ouest de la grande piste de SIDI AHMED.

          D’un canon à la ferme VITTOZ au nord du terrain et sensiblement dans l’axe de la petite piste de SIDI AHMED.

          De mortiers à la Gare de SIDI AHMED et sur les collines au nord de la base.

          L’occupation de points importants aux abords immédiats de la base ou du Goulet : ferme DOMANGE, Cimenterie, Parc à fourrage, Club Nautique, anse du palmier, etc…

10-  Les évènements vont désormais se dérouler avec une extrême rapidité dans l’ordre chronologique ci-après (toutes heures locales)

          15 h.40- pour réduire au minimum les risques d’incidents L’Amiral interdit tous les vols non opérationnels.

          16h.00- une première vague de 14 Nord 2501 décolle de BLIDA avec une partie de la C.C.S. et 3 compagnies du 2ème R.P.I Ma, soit 414 hommes aux ordres du chef de bataillon MOLLO, commandant le 2ème R.P.I.Ma l’intention de L’Amiral est de faire parachuter au moins 2 de ces compagnies : il est à craindre en effet que la piste ne soit l’objet de tirs d’interdiction dès l’arrivée des Nord.

          16h.35- L’Amiral décide de faire couvrir le terrain de SIDI AHMED au moment de l’arrivée du 2ème R.P.I.Ma, par 4 Corsairs au lieu de 2.

          16h.40 – Une deuxième vague de 10 Nord 2501 décolle d’ORAN avec le reste de la C.C.S. et 3 compagnies du 2ème R.P.I.Ma dont la compagnie d’appui et la compagnie portée aux ordres commandant en second.

          17h.00 – Les Tunisiens paraissent être en mesure « de tirer » dangereusement sur les pistes de SIDI AHMED, L’Amiral confirme que les 2 premières compagnies du 2ème R.P.I.Ma devront être parachutées.

          17h.05 – La patrouille de Corsairs prévue dans l’ordre concernant le recueil de 2ème R.P.I.Ma est mise en l’air. Les équipages reçoivent de CONSTRABI « l’ordre impératif de ne pas riposter sur les positions tunisiennes avant d’avoir pris l’accord du P.C.A »

 Effectivement les Corsairs sont pris à partie aussitôt après leur décollage, par des mitrailleuses installées à la cimenterie ; ils ne réagissent pas.

          17h.30 – Le Groupe COLBERT – DE GRASSE arrive au grand large de BIZERTE, tandis qu’une vedette tunisienne sort du port et va croiser à la limite des eaux territoriales, apparemment pour les « marquer ».

          17h.40 – Dans le cadre de l’opération « BOULEDOGUE » un hélicoptère décolle pour observer les réactions tunisiennes au moment de l’arrivée prochaine des paras.

          18h.00 – les 2 Mistrals en alerte sur le terrain reçoivent l’ordre de se joindre aux Corsairs.

   Dans le même temps L’Amiral reçoit du ministre des Armées, l’autorisation qu’il avait sollicitée de riposter par le feu à tout tir adverse destiné à empêcher l’arrivée du 2ème R.P.I.Ma.

          18h.10 – Un premier groupe de 7 Nord 2501 en provenance d’Algérie se présente au dessus de SIDI AHMED et parachute directement et en un seul passage deux compagnies du 2ème R.P.I.Ma qui touchent terre entre les deux pistes d’atterrissage.

Des mitrailleuses tunisiennes ouvrent le feu sur les parachutistes en cours de descente, ainsi que sur les postes de garde de la base qui ripostent. Après avoir largué leurs passagers les Nord passant au dessus de la cimenterie sont pris à partie par des armes automatiques situées dans les environs.

          18h.25 – Le deuxième groupe de 7 Nord 2501 devant déposer le reliquat des éléments du 2ème R.P.I.Ma embarqués à BLIDA fait une approche basse par le Sud du terrain au dessus du lac pour éviter le plus possible les armes automatiques repérées au cours du largage des premiers éléments.

Les chasseurs se mettent en protection rapprochée des Nord 2501 dans leur approche finale, prêts à intervenir.

          18h.30 – L’Amiral téléphone au Consul pour lui demander d’intervenir une dernière fois auprès du Gouverneur et de notre ministre à TUNIS pour essayer d’éviter l’irréparable ; depuis des heures il estime avoir fait preuve de la plus extrême patience. Si les Tunisiens continuent à tirer, il trahirait sa mission en ne réagissant pas comme il convient.

          18h.35 – Les Nord 2501 du dernier groupe se posent. Dès que le premier avion est posé les armes automatiques et des canons antichars tunisiens ouvrent le feu sur les appareils ; l’un d’eux est touché.

Dans le même temps, les terre-pleins et hangars de SIDI AHMED et de KAROUBA sont soumis à des tirs de mortiers. SIDI AHMED signale 2 morts et 23 blessés. Un avion est touché à KAROUBA.

          18h.40 – 2 Mistrals et 2 Corsairs supplémentaires décollent.

Les éléments de défense terrestre de la base répondent aux coups qui leur sont portés. Les avions en l’air reçoivent l’ordre de neutraliser les armes qui tirent sur la base.

Le canon antichar placé dans l’axe de la grande piste est touché par le première roquette tirée par les corsairs. Un deuxième canon, posté à la Ferme VITTOZ, à 1km dans l’axe de la petite piste est repéré au sol et détruit par les Mistrals. Un mortier dans l’ouest de la base est mis hors d’usage ; la gare de SIDI AHMED et les tranchées les plus proches sont mitraillées.

          19h.00 – La deuxième et dernière vague des N. 2501, venue d’ORAN avec les derniers éléments du 2ème R.P.I.Ma se pose sans encombre sur la petite piste de SIDI AHMED.

          A 20h.00 tous les N. 2501 ont redécollé, à l’exception de celui qui a été touché par un obus antichar. L’opération « charrue courte » est terminée. Le feu est arrêté.

11-   La nuit petit à petit se fait. Une nuit sans lune au cours de laquelle chacun s’apprête à veiller l’arme au pied, dans l’attente d’une très probable attaque tunisienne.

12-  Le 2ème R.P.I.Ma dont les derniers éléments sont arrivés au crépuscule se regroupe et « prend contact » avec la base ; ses formations ne joignent dans les véhicules mis à leur disposition, les cantonnements qui les attendent.

          P.C. et 2 Compagnies en Baie Ponty.

          2 Compagnies à la B.A.H. de KAROUBA

          2 Compagnies à la Base Aérienne de SIDI AHMED.

13-   En raison de la gravité de la situation L’Amiral :

          a demandé

          à 18 heures 56 l’envoi d’extrême urgence des renforts prévus au plan « Charrue Longue ».

          à 19 heures 26 l’autorisation qui lui est accordée de sortir des enceintes pour neutralise si nécessaire les pièces repérées susceptibles de harceler la base pendant la nuit.

          Ordonne à 20h. 34 au groupe COLBERT de croiser toute la nuit à 5 milles au large de BIZERTE.

          Fait appel à 21 heures à des avions basés en Algérie pour assurer une couverture de la base dès le lever du jour (Skyraiders et B. 26 de BONE – Corsairs de TELERGHA), en prévision d’une possible neutralisation du terrain pendant la nuit par le groupe d’Artillerie adverse qui a dû logiquement faire mouvement vers les Djebels qui entourent la base.

          Décide enfin de tenir en alerte, en vol, toute la nuit un avion lucioleur (soit N. 2501 spécialisé, basé en Algérie, soit C. 47 de l’E.L.A. 47, soit Junker 52 équipés pour la circonstance) ainsi qu’un Aquilon, armé en roquettes apte à intervenir au sol sur des objectifs éclairés.

14-   Mais il est clair que si nous laissons l’initiative à l’adversaire la base enserrée et dominée de tous côtés risque de se trouver demain, sinon cette nuit dans une situation critique.

Dès l’aube, il faut donc être prêt à passer à l’attaque et dégager au moins le terrain de SIDI AHMED en occupant les collines qui le ceinturent.

15-  A cette fin L’Amiral fait diffuser à 21 h. 25un ordre d’opération n°2 inspiré du plan « COLLIRS » (cf. p. 9), prescrivant :

          au 2ème R.P.I.Ma d’être prêt à sortir des enceintes sur ordre, à partir de l’aube, pour s’emparer au nord des crêtes des Djebels Bou Halloufa et Zergoura – à l’ouest de la colline de SIDI ZID – Au Sudde la Ferme DOMANGE.

          Aux S/ Groupements blindés du NADOR et de MENZEL DJEMIL de « flanquer » les opérations ci-dessus par des mouvements de va et vient autour de leurs enceintes.

          21h. 36 L’Amiral demande « liberté de manœuvre » pour exécuter l’ordre précédent.

16-  De tous côtés parviennent des nouvelles inquiétantes de mouvements de troupe autour des enceintes qui sont harcelées. Une grenade est lancée par-dessus le mur de la PECHERIE en direction du P.C.I.A.

A 22 h. 58 un Escorteur d’escadre est détaché en protection du Cap BIZERTE autour duquel des mouvements suspects sont décelés. Il se confirme que les Tunisiens mettent en place des câbles en travers du canal ainsi que des canons et des armes automatiques sur les berges.

17-  A 00h.30, L’Amiral reçoit du Gouvernement un télégramme l’avisant :

          qu’une nouvelle démarche de notre ministre à TUNIS aura lieu le 20 Juillet pour essayer « d’arranger les choses ».

          qu’en conséquence, l’exécution de l’opération « Charrue longue » est différée et qu’aucune opération « d’encagement » ne doit être effectuée pour le moment.

Confirmant le télégramme précédent, un nouveau télégramme reçu à 01h.30 porte le délai d’alerte des premiers éléments de « Charrue longue » de 1 à 6 heures.

18-  Dans ces conditions L’Amiral estime qu’il n’a pas le droit d’exécuter comme il l’avait envisagé, dès l’aube, son plan d’opération n°2.

A02h.30, répondant à une question de l’E.N.G./D.N., il confirme qu’étant donné les moyens mis en place par les Tunisiens l’exécution du plan « Ficelle » de dégagement du Goulet ne pourra être envisagée qu’après l’arrivée des renforts prévus dans le plan « Charrue longue ».

19-  Mais toutes ces dispositions deviennent bientôt caduques. Rompant la trêve approximative de fait qui s’était instaurée au crépuscule, les Tunisiens reprennent l’initiative des combats :

          En lançant à partir des premières heures du 20 une série d’attaques sur l’Arsenal de SIDI ABDALLAH.

          En bombardant à coups de mortier, à partir de 4 heures, le terrain de SIDI AHMED.


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